Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Homere Aussie

26 avril 2010

La Vallée des Géants et Fremantle

{Fremantle}

 

Bonjour mes lecteurs !

 

Après mes deux jours d'hermitage dans la petite hutte dans la forêt, je pars de bon matin, toujours sous la pluie, pour faire un "tourist drive" entre les eucalyptus géants, évitant soigneusement le "tree top walk", un autre gouffre à touristes par excellence. Je fais une petite marche d'une demi heure trouvée sur la route. Encore une fois, je déconseille la lecture des guides, qui m'ont fait espérer des arbres VRAIMENTS géants (comme les séquoias de Californie, qu'y disaient !). Même si j'étais déçu de voir des arbres, certes grands, mais pas SI grands, j'ai tout de même aprécié la ballade. En repartant je prends deux quebecquois en stop, qui après 5 jours de randonnée et des ampoules plein les pieds, en avaient un peu leur claque de marcher. Ils étaient aussi sympa que peuvent l'être les québecquois, c'est à dire beaucoup, et nous avons partagé un petit déjeuner à regarder la pluie tomber. Et je reprends la route de plus belle vers Pemberton, où je m'arrête au Gloucester Tree. Cet arbre là, oui, est VRAIMENT très très grand (c'est le plus grand de tous). Comme ce "giant tingle tree" surplombait largement ses copains, il a été utilisé pendant plusieurs décenies comme poste de surveillance des incendies, et les vigies y montaient au moyen de pieux fichés dans le tronc en colimaçon. C'est par ces mêmes pieux, plutôt glissants ce jour là à cause de la pluie, que je suis moi aussi monté. Je dois avouer que même fort de mon expérience de couvreur qui m'a un peu vacciné contre le vertige, je ne faisait pas le fier après les premiers mètres. Et encore du fait de ce satané mauvais temps, il n'y avait pas grand chose à voir là haut : la tête dans les nuages, on se retrouve dans un vrai brouillard. Du coup je vous ai mis une photo glané sur le net par beau temps, c'est beaucoup plus joli. En quittant Pemberton, la nuit tombe déjà, alors je campe sur une petite aire de camping sur la route de Margaret River.

J'arrive à Margaret River en début de matinée, et il pleut toujours. De ce que j'en avais entendu, Margaret River, c'est un peu le Byron Bay de la côte ouest, bourrée de hippies et de surfeurs, les plages d'à coté abritant les meilleurs spots de surf d'Australie. Mais je crois qu'il faut y rester un certain temps pour rencontrer les bonnes personnes. Et la pluie ! Je ne m'y attarde pas très longtemps, cyber café et courses, puis un passage à Ellington Beach, pas un surfeur en vue, et je repars vers le Nord en direction de Fremantle. Je m'arrête dans un petit camping gratuit à Preston Beach, où, surprise, le portable capte. J'en profite pour appeller quelques amis restés à Byron leur faire part du chemin parcouru.

Le lendemain je repars, ne m'arrêtant que pour investir dans de nouvelles enceintes, ça y est, j'ai enfin de la musique ! J'arrive à Fremantle, l'ancien port de Perth, devenue un rendez-vous de la vie alternative (enfin, en dimensions australiennes). Et, malheur, je cherche à me garer... le centre ville est litéralement pollué visuellement de panneaux "Stationnement Interdit", "Amende Maximale : un-nombre-avec-trois-zéro-derrière", "Tickets", "Payez Ici". Bon, je paye pour une heure, le temps de trouver au moins un plan de la ville, et un morceau à manger. Forcément, je perds mon chemin, impossible de retrouver ma place de parking. J'y arrive avec exactement 7 minutes de retard et une belle amende sur le pare-brise, menaçant cruellement de fourrière au prochain petit écart. Bienvenue ! Avec le plan de la ville, je trouve beaucoup plus facilement (enfin, façon de parler) un stationnement gratuit. Puis je traine un peu en ville, tentant déserpérément de contacter Dan, l'anglais rencontré à Byron Bay, qui habite ici, que j'avais pourtant prévenu de mon arrivée. Pas de Dan, je rencontre quelques gens sympa avec qui on partage quelques petites douceurs. Mais le coeur n'y est pas, on est Samedi soir à Fremantle et je vais me coucher à 22h sur le bas coté d'une rue très passagère.

Le lendemain, c'est le 25 avril, et, ah, oui, tiens, c'est le ANZAC Day, sorte de fête de l'armistice "binationale", puisqu'elle concerne aussi la Nouvelle Zélande. J'assiste donc à une démonstration de la ferveur patriotique dans toute la ville. Au programme, défilé militaire, que j'ai loupé, sans regrets, concerts d'hymnes en tout genre et discours qui, bien que le vif m'échappe du fait de la langue, m'ont l'air tout aussi pompeux que par chez nous, et surement partout ailleurs. Non, moi, ce qui m'amuse, c'est d'observer tout ces officiers médaillés s'atabler aux fast-foods, déployant toute la concentration du soldat pour ne pas tacher leurs beaux uniformes médaillés avec la sauce dégoulinant de leur hamburgers. Je passe le reste de la journée au cyber-café. Le soir, retrouvailles chaleureuses avec Dan, qui m'invite ni-une ni-deux chez lui. Le lendemain, il part travailler, et je glande chez lui, entre la douche bien méritée, la laverie plus que nécéssaire et le plaisir d'avoir une vraie cuisine à disposition !

Publicité
Publicité
22 avril 2010

La hutte magique

{Pemberton}

 

Bonjour bonjour !

Le lundi matin, après ma journée de glandage au Stirling Range NP, je pars pour Albany, charmante petite ville, où je passe une bonne partie de la journée à la bibliothèque à taper mon Carnet de Voyage et à trier les photos. En fin d'après-midi, je pars à Two People Bay, non loin de là, où j'ai repéré plusieurs bushcampings gratuits. Mais dans chacun d'eux, il y a déja du monde, et je n'ai pas envie de parler. J'explore un peu les chemins aux alentours, et je tombe sur une petite plage magnifique où se trouve plusieurs cabanes de pêcheurs en ruines. C'est parfait, et il n'y a pas un chat. Mais alors je vois des traces de roues fraiches qui vont sur la plage, et me dit que c'est vrai, je peux faire un petit tour sur la plage, c'est bien pour ça que j'ai un 4x4. Très mauvaise idée. Si pour descendre, ça passe tout seul, pas moyen de remonter, je m'ensable. Je me mets à creuser, j'arrive à me dégager, mais m'ensable à nouveau 2m plus loin. Flûte ! Je m'obstine et avance 2m par 2m. Je vais chercher du materiel dans les ruines pour mettre sous les roues. Mais plus je remonte et plus le sable est mou. La nuit tombe. Et je continuerais mon manège pendant près de 4h, à creuser comme un dingue à mains nues. Et tout à coup, je vois des phares ! J'effraie un peu les deux mecs en arrivant de nulle part alors qu'ils se croyent seuls. C'était des Australiens, venus pecher dans le coin. Je laisse l'un d'eux conduire mon 4x4 et j'apprend : Ok, c'est comme ça qu'il faut conduire un 4x4 dans le sable. Il fait rugir le moteur sans hésitation, et c'est déjà beaucoup plus efficace que moi. Mais même comme ça il n'arrive pas à remonter. Lui aussi s'obstine, jusqu'à ce qu'il bloque la roue arrière sur un rocher. En voilà, je suis maintenant ensablé et bloqué. On essaye de tirer, de pousser, sans le cric, avec le cric, pendant encore près d'une heure. Et puis j'abandonne, il est passé minuit, je suis éreinté, on verra ça demain matin. Les Australiens m'invitent chaleureusement à boire quelques bières fraîches bien méritées. Pour le coup, je suis bien content de ne pas être seul, même s'ils sont un peu louches. Puis je m'en vais dormir dans mon petit lit, qui se trouve maintenant SUR la plage, au ras des vagues qui me berceront toute la nuit.

Le lendemain, je prends les choses en main, et après quelques ratés, j'arrive à me dégager du rocher et remonte la plage dans la foulée. Houra, je suis tiré d'affaire. Puis je passe la matinée à ranger mes affaires, et surtout enlever tout le sable. Après les avoir exagérément remerciés, je reprends la route vers Walpole, au coeur de la région des karris, ces eucalyptus géants qui sont les stars touristiques de la région. Sur la route, j'aperçois un nuage étrange qui laisse voir un soleil rouge au travers. Au fur et à mesure que je m'approche, je comprend que c'est un "bushfire". J'ai pris quelques photos en passant juste à coté. En fin de journée, j'arrive dans la région de Walpole-Nornalup. Je vais faire un tour sur la magnifique plage de Mandalay Beach. A part un serpent non identifié et quelques touristes, je ne serais pas dérangé. Puis je vais me poser pour la nuit sur un camping gratuit, encore une fois spotté par mon merveilleux bouquin. L'endroit est magnifique, juste à coté d'une petite rivière, très froide, et en plus il y a une géniale petite hutte avec des lits de camp et un poele à bois. L'endroit est tellement chouette, et la pluie tellement... décourageante, que j'y reste une journée et une nuit de plus, à écrire mon carnet et à entretenir mes dreadlocks. Juste un couple de retraités en camping car viendront taper la discut' et m'offrir quelques bières fraîches (c'est chouette les camping cars)

18 avril 2010

La grande traversée d'Est en Ouest

{Albany}

 

Salut mes lecteurs

La dernière fois, je dormais au Mount Remarkable NP. Je pars pour Adelaide où j'arrive à midi. Une après-midi sur Internet et une amende de stationnement plus tard, je rencontre Ben, Will et Hugo, mes futurs covoitureurs pour la traversée de la Nullarbor Plain. Une fois mis d'accord sur les détails, on marque le départ pour le lendemain 8h. Pas manqué, on part le lendemain à... 9h30. On s'arrête vite fait à Port Augusta pour faire les courses, puis on continue un peu plus loin pour s'arreter sur une aire de repos pour la nuit. Le lendemain, on bifurque à Kyancutta pour emprunter une route non-goudronnée qui nous mène à Elliston. J'ai fait ce détour sur les conseils de David, l'australien de la Barossa valley, car il nous permet de voir le littoral ouest de la péninsule d'Eyre, beaucoup plus intéressant que la highway qui coupe par les terres. Peu après Elliston on arrive à un endroit avec des dunes immenses ! Je regrette un peu de ne pas avoir mon mode 4x4 pour m'amuser dedans. Mais ça ne nous a pas empeché de bien s'éclater à pied. Le jeu était simple, l'un de nous partait en reconnaissance, puis dessinait une flèche là où ça lui semblait "intéressant". Après, les autres courent aussi vite qu'ils peuvent vers la flèche...sans savoir ce qu'il y a derrière. Un fois qu'on avait bien du sable partout, jusqu'au caleçon, on est allé voir le grand trou soufleur, et juste à coté, des rochers où viennent s'éclater les vagues avec une grande violence, produisant des gerbes d'eau impressionantes. Après cela, on a continué à remonter la côte pour s'arrêter pour la nuit.

Le lendemain, on s'arrêtait faire des courses à Ceduna, dernière ville avant la plaine de Nullarbor. Puis on a roulé... Roulé toute la journée au milieu de ce ... rien ! Comme son nom l'indique, pas un seul arbre à l'horizon. Rien que le ciel qui bleuit, les buissons qui buissonent et cet interminable ruban de macadam qui se déroule sans s'arrêter. Bon, contrairement à ce que j'avais imaginé, ce n'est pas aussi "désert" que ce qu'on laisse entendre. Ce sont des centaines de véhicules, la plupart des 4x4 tractant une caravanne conduits par des sexagénaires, qui te disent bonjour entre chaque Road-House. Et nous on roule sans arrêt, et sans musique (les enceintes ont laché sur la route). On ne s'arrête que pour mmanger le midi, dormir le soir, et bien sûr remplir le réservoir. Le gasoil coûte horriblement cher (presque 2$ le litre, contre 1,10$ dans les grandes villes) et on est bien content de la couper à 30% avec l'huile de friture que m'a fourni David. Ce sera presque 150$ d'économisé.

A la tombée de la nuit, on passe la frontière entre le South Austalia et le Western Australia. Et on se croirait à la frontière mexicaine. Parce que le gouvernement australien fait tous les efforts du monde pour empêcher la propagation de pestes et autres maladies qui pourraient nuire à l'industrie agricole (de bananes, mangues et autres plantes pas du tout endémiques, sic !), il est strictement interdit de passer la frontière avec des fruits et légumes crus. Et donc ils mettent en place un contrôle rigoureux qui ressemble à s'y méprendre à une frontière classique, fouille du véhicule et terribles sanctions à la clef. Sauf qu'ils ne demandent pas si on transporte de la drogues ou des armes à feu, mais des oignons, du miel ou des oranges. Dans notre cas, la fouille sera vite baclée au vu du bordel que contenait la voiture. Mais la "douanière" insiste pour savoir si nous n'avons pas de miel avec nous, et me demande si j'utilise de la cire d'abeille sur mes dreadlocks. Je lui réponds qu'elles sont 100% naturelles, mais je l'interroge sur un ton de plaisanterie qu'est ce qu'il se serait passé si c'était le cas, ce à quoi elle me répond le plus sérieusement du monde qu'il fallait les couper ! Non mais ça va pas non ?! Et on campe quelques kilomètres plus loin en se demandant s'il n'y a pas un commando armé qui va surgir des buissons parce qu'on a fait passer une orange de contre-bande.

Le lendemain, on reprend la route de bon heure après avoir mangé les preuves. Rien de terriblement captivant, à par le tronçon de route rectiligne le plus long de toute l'Australie : 150km sans un seul petit virage ! Le soir, on a dépassé Norseman, la première vraie ville depuis 1200km et on campe un peu plus au Nord, en driection de Kalgoorlie. Kalgoorlie est LA ville minière par excellence, mais pas n'importe quel minerai, non, de l'OR ! C'est le centre nervalgique de la région, appellée simplement les "GoldFields" (les champs d'or). Mais si toutes les villes aux allentours sont passé de l'appelation "ville-champignon" à celui de "ville-fantôme" après la fin de la ruée vers l'or, Kalgoorlie est toujours la. Et c'est parcequ'elle exploite encore et toujours la plus grande réserve d'or mondiale connue à ce jour. Mais évidemment, l'or ne suffit pas, sa deuxième industrie est le tourisme. D'innombrables "tours" peuvent vous emmener voir les villes fantômes perdues dans le désert et découvrir la vie incroyable de ces chercheurs d'or bravant les conditions hostiles par avidité. Mais non, ce genre de truc ce n'est pas pour moi, ce qui nous intéresse nous, c'est de voir ces fameuses "skimpies", ces barwomans très peu vêtues qui font le plaisir des mineurs fraichement débauchés.

Le jour suivant nous débarquons à Kalgoorlie. Je tiens absolument à réparer ce fichu "free wheel hub" pour faire du 4x4. Alors après avoir cherché les adresses des casses aux alentours, je laisse à mes lifteurs le soin de se trouver un endroit où dormir le soir, car je serai certainement positif à l'alcool, et je pars de nouveau m'immerger dans le monde huileux et graisseux des mécanos. La première adresse se révèle en fait être un antiquaire de meubles usagés. Mon anglais n'est pas encore au top, ça se voit même sur google. Il y a un garage à proximité qui me renseigne mieux. Un peu plus tard, j'arrive à bon port, une vrai casse où les mecs sont occupés à démonter des moteurs pour sauver quelques pièces encore revendables. Le mec à qui je m'adresse a l'air de me trouver sympa, il me dégotte deux "free wheel hubs" en bon état pour la modique somme de 40$, me prète les outils pour que je puisse les changer moi-même. Un fois tout en place, je repère sur la carte qu'il y a un "lookout" sur le "Super Pit", une mine à proximité. Je vais y faire un saut. Sur le chemin, je vois une sorte de piste avec plein de bonnes petites bosses, j'en profite pour tester le mode 4x4. Pas de problèmes, ça roule !!! Alors je monte au fameux "lookout", et là je vois... nom d'un chien, un ENOOOORME trou où se baladent d'ENOOORMES camions. Je ne m'attarde pas trop et je rejoins les autres à un des "caravan parks" de la ville. Les prix ne sont vraiment pas cool, et ils me convainquent d'adopter la stratégie suivante : Hugo se dévouera et ne consommera pas d'alcool pour nous conduire hors de la ville à la fin de soirée et trouver un endroit où camper. Le problème est reglé, je leur propose d'aller voir ce fameux Super Pit. Cette fois on prend notre temps et des photos. Quand je disais que ce trou était énorme, je déconnais pas. Il fait plusieurs kilomètres carrés, presque autant que la propre ville Kalgoorlie-Boulder (Kalgoorlie et Boulder ont été unfiées en je sais plus combien). Et les gros camion qui ressemblent à des jouets sur les photos, voyez la taille par rapport à mon 4x4 ! Du coup j'ai pris le temps de lire les petits panneaux informatifs. Le lookout est sponsorisé par la compagnie minière qui exploite ce gros trou artificiel, donc c'est de la propagande pure et dure. J'apprendrai que c'est la plus grande mine à ciel ouvert du monde (et ils en sont fiers !), mais aussi qu'ils "respectent l'environnement" avec des programmes de réhabilitation des mines épuisées. Et ça, il faudra qu'ils m'expliquent sérieusement comment, aussi bons jardiniers qu'ils ont l'air d'être, ils arrivent à reboucher un trou pareil et que tout redevienne "comme avant" ! Ah, aussi il y avait la petite partie historique qui disait plus ou moins : "Un beau jour, Sir Demesdeux s'est dit : mais pourquoi, au lieu de creuser des trunnels comme des cons, avec tous les tracteurs de ouf qu'on a maintenant, on ne creuserait pas un trou énorme et on filtrerais tout ce qu'on en sort pour voir s'il n'y a pas de l'or dedans." Et c'est comme ça qu'est né le concept de mine à ciel ouvert. Génial ! Et la cerise sur le gateau : "Nous prenons en considérations les communautés indigènes (càd aborigènes d'Australie) et restons à leur écoute pour connaître leurs objectifs", avec une photo d'un aborigène souriant au volant d'un de ces énormes camions. Non, mais sans blague !! Mais putain, il y a des mecs qui viennent chez toi, qui flinguent ta mère et ton père pour bien te faire comprendre qu'ils comptent pas s'en aller, puis te filent une pelle pour les aider à creuser un gros trou dans ton beau jardin. Mais quels genre "d'objectifs" on peut avoir après ça, hein ?! Et pendant ce temps, les enfants des autres touristes jouent autour des grosses roues de camions démesurés, et je suis sur qu'ils auront les mêmes en miniature pour Noël. Excusez-moi, je sors un peu de mes gonds, mais, les amoureux du progrès me pardonneront, je pense que même le "Super Pit" ne sera pas assez grand pour contenir toute la connerie humaine.

Vers huit heures, après avoir mangé un bout et bu quelques bières dans la voiture, on se rend dans les fameux bars à skimpies. Au premier, on fait la grave erreur de s'assoir à une table. Les filles restent derrière le bar, on ne voit rien du tout. Un jug plus tard, on va dans le bar de l'autre coté de la rue. Cette fois, les deux skimpies de balladent un peu partout de manière beaucoup plus aguicheuse. Le principe est simple, plus les gens donnent d'argent, plus elles se mettent dans des positions suggestivess et plus elles se déshabillent, jusqu'à arriver aux seins nus. Un vieux moustachu au ricanement pervers donne billet sur billet et du coup bénéficie de toute leur attention. Nous, par contre, on attire les regards noirs des autres clients parcequ'on a pas donné un centime. Mais on est juste des touristes venus voir une attraction locale, des touristes français par dessus le marché, faut pas trop nous en demander non plus, hein ! On est tout de même resté jusqu'au seins nus, puis on est parti, en laissant un petit pourboire. L'ambiance devenait beaucoup trop perverse pour nous. On est retourné au premier bar, beaucoup moins "hot" (elles passent avec un jug pour récolter les "pourboires", puis enlèvent le petit haut, pour le remettre une demi-heure plus tard, et ainsi de suite). Quelques bières et une partie de billard avec un aborigène, puis l'alcool faisant son effet, j'ose demander directement à la skimpie de prendre une photo (elles sont habituellement prohibés). Elle accepte, et me voilà posant à coté de Elie, la serveuse en string corset rouge et noir (je garderai son contact, hehe !). Quelques discutions alcoolisées à la sorties du bar, notamment avec l'aborigène du billard, et nous voila de retour à la voiture. Hugo nous conduira hors de la ville et nous camperons non loin de l'entrée d'une des innombrables mines qui entourent la ville.

Le lendemain, on parcours les quelques dizaines de kilomètres qui nous séparent de Coolgardie, une ville presque fantôme de la ruée vers l'or. Les quelques habitants de cette ancienne grosse ville se voient à peine au milieu de ces immenses bâtiments qui bordent la rue principale tout aussi immense. Les rues sont vraiment très très larges (à peu près une 2x2 voies de chez nous), conçues pour faciliter la circulation des wagons de minerai tirés par des dromadaires. Après quelques courses dans la supérette miteuse de la ville, on s'engage sur la piste qui nous mène à Burra Rocks, un site que j'avais reperé sur mon bouquin de camping. Peu après, la piste devenait reservé aux 4x4, et c'est bien ça qui m'intéressait. Mais ça s'est révélé plutôt facile, c'est à dire décevant pour moi qui m'attendait à quelquechose de plus "challenging" (défi). Cependant, arrivé à Burra Rocks, on a grimpé sur cette coline, qui n'est en fait qu'un énorme monolithe de granit (un rocher d'une seule pièce), que les premiers mineurs ont aménagé rustiquement en énorme récupérateur d'eau de pluie, élément vital dans cette région semi-aride. On a aussi vu une grotte où vivaient des aborigènes autrefois, pas bien folichon non plus. Mais du haut de cette colline on pouvait se rendre compte de l'immensité vide qui nous entourait : des kilomètres et des kilomètres de terre déserte recouverte d'eucalyptus à perte de vue. Après ça, on est retourné sur la highway, non loin de Norseman où on a campé pour la nuit.

Le lendemain, on arrivait à Espérance. Un passage au Visitor Information, puis à la bibliothèque pour échanger les photos. Et peu après, on partait pour Cape Legrand NP, à Lucky Bay, qui se vante d'être la plus belle plage d'Australie. Je laisse mes lifteurs au camping attenant, et je pars sur une autre plage me consacrer un peu à mon carnet de voyage. Je sens déserpérément un besoin de solitude. Je prévois de rester dormir sur cette plage pour ne pas payer le camping, mais après une petite heure de sommeil, je me fais réveiller par le anger du parc. "Ok, maintenant tu est dans le WA, et il faut que tu payes les National Parks, pour cette fois c'est bon, je ne te colle pas d'amende, mais maintenant ta plaque est sur la "black list", et la prochaine fois on ne te fera pas de cadeau."   "Oui monsieur le ranger, biensur monsieur le ranger, je comprend bien monsieur le ranger" (le garde frontière ratisse la cote, bien étrange manière d'accueilir ses hôtes - Babylon Circus, La Caravane)

Le lendemain, je récupère les autres à Lucky Bay, et nous retournons à Esperance. C'est sur ce trajet là qu'on a fêté à grand cris, tenez vous bien, les 600.000 km de mon fier LandCruiser tout rouillé. A Esperance, je les dépose, achète un pass pour les National Parks qui m'a coûté horriblement cher, et pars dans la foulée pour Albany, plus précisément au Stirling Range National Park, qui abrite les plus hautes montagnes du WA. J'y resterait deux nuits (en toute légalité cette fois-ci), à écrire mon carnet, écouter la nature et visiter les monts du parc. Je comptais en escalader un, mais la brûme m'en dissuadera. Je suis seul et je me sens bien.

10 avril 2010

Garages: Etablissements devant lesquels l'automobiliste passe quand il roule et loin desquels il se trouve quand il est en panne

{Adelaide}

Bonjour,

Nous avons terminé la marche, il pleut, et nous avons annulé la suite du trip vers Coober Peddy. Je ramène les autres à leur Van, resté à Quorn, et nous nous affairons à ranger le bordel dans nos véhicules respectifs. Puis on retourne à Port Augusta. Alex et Flo partent aussi-tôt vers la côte ouest, et moi je me pose au parking où on s'était déja posé avant. Celui qui offre une très belle vue sur la laideur de cette ville, ses usines fumantes et sa zone industrielle délabrée. Sous la pluie, c'est d'autant plus terrible. Ok, je repars demain pour Adelaide, et je me jure de ne plus m'arreter dans cette ville puante.

Le lendemain, le temps est toujours gris. Je fait quelques courses et réussis enfin à monter ce fichu autoradio qui était trop gros pour l'emplacement. Heureusement, les vendeurs du magasin où j'ai acheté quelques pièces électroniques qu'il me manquait se montrent d'une sympatie que j'ai rarement vu ailleurs. Ca y est ! J'ai enfin de la musique ! Je pars donc à la mi-journée, volume à fond, vers Adelaide. Mais à peine 50km plus loin, juste au moment de croiser un de ces énormes camions, la direction s'affole. Je ratrappe le coup de justesse et me gare immédiatement sur le bas-coté. Putain, mais qu'est ce qu'il se passe encore ! C'est pas vrai ! Je descends pour jeter un coup d'oeil et je vois... la roue gauche braquée à gauche et la roue droite braquée à droite. Bon, ok, "obviously", le problème vient de là. Maintenant je suis allongé sous le capot, et je vois bien qu'une vis a sauté. Et à peine je commence à immaginer les solutions possibles et envisageables qu'un bonhomme s'arrête. "Ok, où est le problème ?" et je lui montre la vis (où du moins là où elle aurait dû être). Deux minutes après, il a remis une vis du même diamètre qu'il a sorti de je ne sais où et me dit, toujours du même ton je-suis-pressé-faut-pas-m'emmerder! : "Bon, tu peux rouler jusqu'à Port Augusta, mais dépasse pas les 50km/h. Aller, bonne chance, salut !". Sans me laisser le temps d'en placer une, il démarre en trombe. Donc je rebrousse chemin vers Port Augusta. 50km à 50km/h, ce qui me laisse largement le temps de... réaliser ce qui vient de se passer. Tout est allé tellement vite, il s'est écoulé à peine 10 minutes entre le moment où la vis a sauté et celui où je reprenais la route inverse.

De retour dans la ville moche qui pue, je vais directement voir le garagiste qui m'avais vendu l'autoradio. Il m'avais tout de suite plu ce mec : l'entrée jonchée de carcasses de voitures, un bleu de travail plus noir que bleu, un accent à couper à la tronçonneuse. Rien à voir avec la secrétaire en tailleur dans la salle d'attente climatisée. "Ok mate, viens me voir demain à 8h et on va voir ce qu'on peu faire pour ta bête". Et me voilà de retour sur ce parking puant à contempler mélancoliquement la pluie tomber sur les usines. Heureusement, je reçois un texto dans la soirée d'un mec interressé pour le lift vers la côte ouest, ça me remonte un peu le moral.

Le lendemain, la réparation prendra toute la journée, que je passerai à la bibliothèque pour tuer le temps. Petite anecdote en passant : à Port Augusta, c'est la première fois que je me retrouve dans une ville avec une population aborigène un peu plus conséquente. A un moment, une aborigène m'aborde pour me demander une cigarette (classique), puis elle essaye de me vendre des peintures (classique). Je lui fait comprendre que je n'ai pas d'argent et on discute un peu. Elle me demande d'où je viens, et si je suis marié (en voilà un bonne, tiens !) tout en s'accrochant à mon bras. Mais soudain elle lache mon bras et fait coucou à quelqu'un derrière moi. Je me retourne et voit que c'est une voiture de police. L'aborigène s'en va aussi subitement qu'elle a laché mon bras. Bon, je continue mon chemin, qui passait par la trajectoire de la voiture de police. Pas manqué, ils s'arrêtent à ma hauteur pour me demander, la bouche en coeur, si tout va bien. Mais évidemment que tout va bien ! Je suis un simple humain qui vient de parler avec un autre humain dans la rue, bande de crétins !

Je retourne chercher le 4x4 en début d'après midi, il est réparé, et on localise d'où vient le problème : le "free wheel hub" droit reste en position bloquée, ce qui provoque des vibrations qui ont du dévisser la vis petit-à-petit jusqu'à la faire sauter. Bref, ça veut dire que je ne peux plus passer en mode 4 roues motrices tant que je ne change pas cette pièce. Tant pis, de toutes façon, ce n'est pas l'objectif pour le moment. Je pars une bonne fois pour toute de Port Augusta. Et sachant que je n'arriverai pas à Adelaide avant la tombée de la nuit, je m'arrête au Mount Remarkable National Park pour passer la nuit. Le retour à la nature me fait du bien et j'en profite pour écrire quelques pages de mon carnet de voyage. Pas celles que vous êtes en train de lir bien sûr, car j'écris maintenant en méga-différé tellement j'ai du retard.

6 avril 2010

Le désert, c'est Dieu sans les hommes (Balzac)

{Port Augusta}

 

IMG_3054 

Salut tout le monde

 

Aux dernières nouvelles, je partais pour Adelaïde après la fin des vendanges dans la Barossa Valley. Mais je ne vous avait rien dit sur mes prochains plans (faut garder un peu la surprise quand même). Je tenais absolument à faire une randonnée dans le Flinders Range NP, pour la bonne raison que ce parc national permet, comme le dit le bouquin, "de flirter avec l'outback sans se mettre en danger". A ma plus grande joie, Alex et Flo sont partants pour ce projet, et on va même plus loin, avec la visite de Coober Pedy, la fameuse ville troglodyte des mineurs d'opale. Le plan est le suivant : Je les rejoint à Port Augusta après avoir fini mes affaires à Adelaïde, on se débrouille pour poser leur van dans un endroit sûr, et je les emmène dans mon 4x4 pour la randonnée de trois jours. Après ça, on prend un "raccourci", l'Oodanata Track, une piste qui part de Maree, un peu au nord du Flinders Range NP, jusqu'à William Creek, non loin de Coober Peddy, en longeant la partie sud du lac Eyre. Le lac Eyre est le plus grand lac d'Australie, mais il est la plupart du temps à sec, ne laissant qu'une épaisse croute de sel qui s'étend sur des kilomètres. Enfin, après avoir visité Coober Peddy, on revient à Port Augusta pour que les gars récupèrent leur van. Voilà, sur le papier c'est beau, mais on est tous conscients que ça ne se passera pas comme ça. Ca ne se passe jamais comme sur le papier, et c'est ça qu'est marrant !

 

J'arrive donc le Mardi soir à Adelaïde, et me pose dans la ruelle de mon backpacker préféré où je ne paie jamais. Le Mercredi, la journée est bien remplie, j'écris et je pose mes annonces pour un lift dans tous les hôtels backpackers de la ville, ainsi que sur Internet. En effet, si je veux partir pour la côte ouest juste après le périple, il faut que je pose les annonces dès maintenant. Je glane aussi toutes les infos sur la randonnée (certaines parties sont fermées certains mois), achète la carte topographique et tente de résoudre un problème épineux : comme cette randonnée a un début et une fin, il nous faut un transport de la fin au début. Il y a bien une ferme qui propose ce service, mais elle demande 160$ pour le trajet. C'est bien trop cher pour nos petits portefeuilles de backpackers. Bref, je pars dans la journée pour Port Augusta, où j'arrive tard le soir retrouver Alex et Flo, et leur fait part des nouvelles, notemment du problème de transport. D'un commun accord, on décide de jouer le tout pour le tout, d'y aller avec le 4x4 quand même et de demander sur place si on veut bien nous emmener.

Le lendemain, on part faire les courses et chercher un auto-radio à deux sous, histoire d'avoir enfin de la musique. De casse en garage, on finit par tomber sur un garagiste (du type authentique) qui m'en vend un pour 50$. Puis on part pour Quorn, un petit village sur la route des Flinders Range, où les gars trouvent plus raisonnable de poser leur van. Mais depuis Port Augusta, je roule avec le frein à main sans m'en apercevoir. Du coup, une fois enlevé, ça ne freine plus du tout. Mais un punk mécano me répare ça en 10 min, ça avait juste déréglé la pompe. Ouf, on voyait déjà tout le plan tomber à l'eau. Et les gars ont aussi trouvé un caravan park qui accepte de garder leur van. Ca y est, on est reparti, tous dans le 4x4. A la tombée de la nuit, on s'arrête à un look-out non loin de l'entrée du parc. On se dépèche de monter en haut d'une petite colline. En effet, depuis qu'on est parti de Port Augusta, le paysage a changé radicalement : les montagnes sont rouges, et les buissons vert-jaunes s'étendent à perte de vue pendant que quelques arbrisseaux tout secs sans feuilles essayent maladroitement de prouver qu'ils sont encore vivants. Pour rien au monde on ne voudrait louper notre premier coucher de soleil dans l'ouback rouge. On prend quelques clichés quand tout à coup "CRACK...BOUNG !". Une grosse boule de poils qui tombait d'un des eucalyptus qui nous entourait venait de frôler Alex de quelques centimètres. Alex, qui par chance plutôt que par réflexe, se retournait à cet instant précis pour prendre une photo. Evidemment, on a tous fait un bond en arrière de surprise, nous laissant à peine le temps de voir la bête se relever, nous jeter un coup d'oeil avant de regrimper dans l'arbre avec une agilité déconcertante. On venait de voir un dropbear (ours tombeur). Ce marsupial, cousin du koala a une technique de chasse bien particulière qui consiste à se laisser tomber de son arbre pour assomer sa proie avant de la manger avec ses collègues. Inutile de vous préciser qu'on a pas trainé et qu'on est vite redescendu au 4x4. Après le dîner, on a même pu assister à un lever de lune. Puis la flemme de monter la tente l'a emporté, on a dormi sur la table, à la belle étoile.

IMG_3050      IMG_3057

 

IMG_3056      IMG_3060

 

Après le coucher de soleil et le lever de lune, on ne pouvait pas louper le lever de soleil. Quelques splendides photos et un bon p'tit déj' plus tard, on partait pour Wilpena, le visitor centre et camping du parc. On commence à demander à droite à gauche si quelqu'un allait vers Parachilna Gorge, le point de départ de notre randonnée, mais on s'aperçois vite que ça ne va pas être facile. On prépare nos sacs et un panneau marqué Parachilna Gorge, puis on s'assoit à l'entrée du visitor center, en mode auto-stop de l'extrême. Après plusieurs heures on commence à désesperer. Mais là on rencontre deux québecquoises et un allemand bien décidés à faire de la randonnée. Echange de bons procédés : ils nous emmènent à Parachilna Gorge, on fait la rando tous ensemble, puis on les ramène à leur 4x4. On en revient pas de la "coincidence", merci les dieux des voyageurs ! Le soir, on est donc tous à Parachilna Gorge pour une nouvelle nuit à la belle étoile. Demain, la grande marche commence !

DSCF0012

 

DSCF0015      IMG_3072

 

IMG_3068        IMG_3074

 

IMG_3077

 

 On est Samedi matin, mais les jours de la semaine n'ont aucune importance pour qui part marcher 3 jours dans le bush. Après un petit déjeuner frugal, on se met en route, tous motivés à bloc. Les mouches sont au rendez-vous, car qui dit Outback dit mouche, beaucoup de mouches. Le première journée s'effectue sur une propriété privé, en dehors du parc, et est plus monotone. Mais nous sommes tous ravis. On apprend à connaitre Marie-Eve, Maryline et Julian, nos nouveaux compères. On vera queques émeus, plusieurs kangourous, et toujours énormément de mouches. Le paysage est magnifique et la terre rouge comme sur les cartes postales ! A la fin de la journée, alors qu'on pénetre dans le parc national, on arrive à un look-out qui récompense généreusement nos efforts. Il y a aussi les ruines d'une ancienne ferme et l'aire de camping où on passera la nuit. La seule déception est que l'endroit est accessible par une route, et plusieurs badauds regardent avec étonnement nos énormes sacs. Après les sandwiches au thon et quelques parties de cartes, on s'endort sans difficultés.

IMG_3082 

 

DSCF0057   DSCF0058  DSCF0059

 

 

IMG_3091     DSCF0039

 

IMG_3116     IMG_3126

 

DSCF0080

 

Le lendemain nous repartons, et peu après le départ une montée soutenue nous mène à un point culminant venteux mais magnifique. Puis le sentier nous emmène à travers des collines aux arbres rabougris. Ce sentier est déja beaucoup plus sympa, car étroit et valloné. On arrive à une grande rivière (toujours à sec, faut pas rêver) où on s'arrete pour le lunch. Ensuite on croise une autre route puis on rejoins une de ces pistes 4x4 qu'on commencera à détester : elles sont longues, droites et monotones. A la fin de la journée on arrive à Yanyanna Hut, un petit abri, notre étape de ce soir. On est tous fourbus, aujourd'hui était la plus grosse journée, on vient de parcourir 24km à pied et ça se sent. Le soir, on se pretera au jeu de Maryline, qui consiste à immaginer des nouvelles constellations. C'est très amusant et pas trop fatiguant, il suffit de s'allonger et de regarder les étoiles qui sont ici très nombreuses du fait de l'absence de pollution lumineuse. Puis on s'endort tous dans la petite cabane de fer rouillé.

DSCF0102     IMG_3149

 

DSCF0120     DSCF0126

 

IMG_3199

 

IMG_3161       IMG_3194

 

IMG_3208     IMG_3216

 

 

Le départ était beaucoup plus dur le jour suivant. Mais la première partie de la journée était très intéressante : un petit sentier étroit nous menait de look-out en look-out, slalomant entre les arbres et les roches. Bon, inévitablement, ça montait et ça descendait tout le temps, ce qui n'était pas du gout d'Alex qui commençait a en avoir sa claque. Mais c'était rigolo, jusqu'au moment où on a grimpé une sacré montagne pour s'apercevoir une fois en haut qu'on avais pris un mauvais chemin.On a retrouvé le sentier quelques kilomètres plus loin grâce à ma carte topographique. Mais après un dernier look-out, on a rejoint une de ces satanées pistes 4x4 interminables. Après une heure, que tout le monde en avait marre et pestait déjà sur cette piste, la cerise sur le gateau : il s'est mis à pleuvoir ! Oui, oui, pleuvoir... Le truc qui n'arrive jamais dans l'Outback vient de nous arriver à nous, après 50km de marche à pied, et bien évidement pas l'ombre d'un parapluie ou d'un K-Way dans nos sacs, pensez-vous ! Je vous avais déjà parlé de l'effet néfaste de la pluie sur mon humeur. Là, ce fût terrible. Et... la bretelle de mon sac qui pète ! J'arrive à improviser une réparation pour que ça tienne, puis accélère le pas, déchargant toute ma colère dans mes jambes toutes courbaturées, je double les autres à toute vitesse et liquide le sprint final tête baissée, sans m'arrêter et en marmonant dans ma barbe ("mougnougnou... météo de merde...mougnougnou... mieux fait de rester en Bretagne, j'aurai pris un ciré au moins...gnougnoug... outback sous la pluie ça pue du slip..."). Du coup, j'arrive avant les autres, ce qui me laisse le temps de leur préparer un petit gouter. Forcément, après un bon thé chaud et des pancakes au nutella (après 3 jours de sandwich au thon, j'vous dis pas...), le moral va mieux. Et on commence à ressentir la petite euphorie d'une fin de marche : t'es crevé, tous tes muscle te font mal, t'es crade plein de sueur et des ampoules plein les pieds, mais tu sais que t'as quand même parcouru 62 km à pied, et ça, c'est pas rien. Enfin, on a ramené les autres à leur 4x4, on a fait nos adieux et on est retourné dormir au look-out.

Du coup, on a annulé Coober Peddy, ce n'étais pas prudent avec la pluie (toutes les rivières asséchées se remplissent et bloquent la plupart des routes) et de toute manière, le désert sous la pluie, ce n'est pas ce qu'on était venu voir...

DSCF0141      DSCF0154

 

DSCF0158     IMG_3227

 

 

IMG_3238      IMG_3224

 

IMG_3240

 

IMG_3246    IMG_3248

 

Publicité
Publicité
31 mars 2010

Pannes de voiture et rencontres incroyables

{Adelaide}

Salut mes lecteurs, je reprends le recit de mes aventures la ou je m'etais arrete, en pleine vendanges dans la Barossa Valley.
On est Lundi, et aujourd'hui je ne travaille pas (avec Jackie, on ne sait que la veile pour le lendemain). Les vibrations de mon 4x4 quand je roule, qui ont significativement augmente ces derniers jours m'inquietent. Je pars pour Gawler dans l'espoir de trouver un garagiste. Mais sur la route, les vibration s'accentuent, de plus en plus, jusqu'a ce que... bing ! Un bout du 4x4 tombe par terre. Je m'arrete et ramasse le morceau en question. Meme si je ne cogite rien a la mecanique, un brin de logique me permet de comprendre que c'est l'arbre de transmission, et que ca sent pas bon pour le porte-monnaie. J'en deduis aussi que mon 4x4 est a propulsion quand je suis en 2 roues motrices, puisque l'accelerateur fait tourner ce a quoi la piece etait accrochee. Evidement, les roues ne tournent pas, puisque la piece qui leur transmet cette rotation se trouve dans mes mains. Du coup, je me dis qu'en passant en mode 4x4, les roues avant devraient tourner, me permettant d'avancer. Mais par je ne sais quelle inspiration, je n'essaye meme pas. Alors je pars en stop pour Gawler avec un des boulons en poche pour racheter les memes et essayer de remettre l'arbre tout seul. Quelques heures plus tard, je suis de retour avec les vis et boulons ainsi que les clefs adaptees. Malheureusement, ce n'etait pas aussi simple que ca, impossible de reemboiter la piece a sa place. Je commence a desesperer, les deux jambes sortant de sous le 4x4, quand s'arrete une voiture. C'est exactement le meme modele que moi, et l'australien barbu qui le conduit a l'air de s'y connaitre. Apres avoir examine la situation, il me confirme que passer en mode 4x4 est une bonne idee et me propose de le suivre chez lui pour reparer ca. Une fois chez lui, je comprend que c'est un vrai bricoleur : il repare son 4x4 lui-meme et a tout les outils necessaires, du poste a souder au compresseur, en passant par la tres pratique planche a roulette pour travailler en dessous du vehicule. Tout en rafistolant la piece pour la faire rentrer, on fait connaissance. Il s'appelle David, ancien ingenieur petrolier maintenant a la retraite, il habite dans un grand terrain rempli d'arbres, et c'est un vrai bricoleur comme j'en ai deja vu en France : il prefere tout faire lui-meme, meme si ca lui prend du temps et que ca ne revient pas forcement moins cher, non, juste pour le plaisir de le faire soi-meme. Il aime voyager et est ravi de m'avoir rencontre. Quand je lui explique que je me suis arrete dans la Barossa Valley pour trouver l'argent pour reparer le 4x4 avant la cote ouest, il me propose un marche : il m'aide a reparer le 4x4, et moi je l'aide a certains travaux dans une maison qu'il loue en echange.
Je ne pouvais pas trouver une meilleur fornule : reparations gratuites de mon 4x4 tout en sachant exactement ce qui est fait et en partageant le quotidien d'une authentique famille australienne. Le soir, c'etait repare et je retrouvais les copains pour leur raconter ma journee fantastique.

IMG_2929

 

Le Mardi, je ne travaille toujours pas dans les vignes, alors je fais le tour des casses pour des pieces, mais sans succes. Car bien que la voiture roule, l'arbre a ete un peu tordu dans la chute et les vibrations continuent. Ensuite comme prevu, je vais travailler dans la maison de David (creuser une tranchee pour changer un tuyeau endommage par des racines). Puis il me propose une idee : plutot que de faire des kilometres pour trouver la piece, il a un autre LandCruiser qu'il garde pour les pieces. J'utilise sa piece, et je lui paye l'equivalent qu'aurait demande la casse. Mais quand il appelle pour savoir le prix ont lui dit $350, ce qu'il trouve beaucoup trop cher et insiste pour que je lui donne que $150 ! Le soir, la piece est changee, et pour la premiere fois depuis que je l'ai, mon 4x4 ne se met plus a trembler de partout au dessus de 80km/h. Je suis aux anges !

Le Mercredi, cette fois je travaille dans les vignes, mais seulement une petite journée, ce qui me permet d'aller continuer le travail chez David.

Le lendemain, je ne travaille pas, alors j'en profite pour aller acheter plusieurs pièces pour la réparation du 4x4. L'après-midi, on fera, avec David, la vidange, le filtre à huile et la réparation des suspensions qui faisaient un Klang atroce à chaque petite bosse, ainsi que diverses autres petites choses.

panne

 

Le Vendredi, c'est ma dernière journée de grape-picking, et une grosse soirée est prévue pour fêter la fin des vendanges. Le soir, on se pose à l'oval de Tanunda avec Alex, Flo, Lilian, Henrik, Daniel et Timmy ainsi que Guilhem et Eve. Alors qu'on entame doucement l'apéro, un australien vient à notre rencontre pour nous demander si on prévoit de camper là ce soir. Un peu méfiants, on lui répond qu'on ne sait pas trop. En fait, ce n'était pas pour nous dire que c'était interdit, mais pour nous inviter à venir jouer au Kegel avec son club. On comprend vaguement qu'il s'agit d'un genre de pétanque et on lui assure que oui, on passera faire un tour. Quelques bières plus tard, on va voir ce qu'il en est, et, alors qu'on s'attendait à voir des familles et une ambiance de kermesse du village, on a trouvé les quelques membres de ce club qui se font des tournois entre eux tous les vendredis autour d'un petit bar bien fourni. Le Kegel est un jeu allemand importé par les premiers colons de la Barossa Valley. Ca ressemble à du bowling, mais quelle surprise quand on a vu la longueur de la piste : elle fait près d'une centaine de mètres ! En tout cas, on s'est beaucoup amusés et c'est avec plaisir qu'on a tous signé le visitor book. Quelques parties plus tard, on est ressortis de là complètement bourrés pour aller rejoindre les autres pickers au Tanunda Hotel, puis finir la soirée au petit matin autour des vans.

DSC04510

 

DSC04503     DSC04493

 

  25824_1382465678069_1124785979_31159561_837579_n  

 

23837_386691675302_662910302_4457287_4230013_n      23837_386692635302_662910302_4457334_5829657_n

 

DSC04490      24184_1375123014507_1124785979_31138105_7250968_n

 

 

 

Le lendemain, on s'est tous réveillés avec une hangover sacrément carabinée. Après un petit déj' au radar en regardant le match de cricket qui avait commencé sur l'oval devant nous, et auquel on ne comprend jamais rien, on est allés recevoir nos salaires, cash in hand. Puis on a comaté le reste de la journée, mais content d'avoir été payés.

Le Dimanche, une fois mon téléphone perdu retrouvé, je suis allé chez David pour réparer une bonne fois pour toute la fuite d'huile sur ma roue arrière gauche (qui avait déja été mal réparée à Byron Bay).

DSC04551

 

Le Lundi, j'avais rendez vous chez l'électricien pour réparer plusieurs petites choses. C'est bon, mon allume cigare fonctionne à nouveau, j'ai enfin de la lumière à l'arrière, mes spot-lights sont reconnectées et les glow-plugs (préchauffage diesel) fonctionnent, même si la petite lumière ne s'allume plus et je dois compter jusqu'à 5 à chaque démarage. Malheureusement, la musique ne marche toujours pas, il faudrait que je change l'autoradio lui-même. Le tout pour un très bon prix, je m'en sort pas si mal. Ensuite je retourne chez David, pour travailler, cette fois dans son grand jardin, à élaguer les arbres, pendant que lui fait plusieurs vérifications sur le 4x4. Le soir, il m'invite à manger et nous passons une très bonne soirée à parler de voyages. Il me donnera plusieurs conseils sur de chouettes endroits où s'arreter sur la traversée vers la côte ouest. Je lui offrirai une bouteille de vin, le meilleur de la région, d'après mes amis gouteurs de vin, pour le remercier de tout ce qu'il a fait pour moi.

Le lendemain, j'ai travaillé encore quelques heures, puis David m'a rempli 140L d'huile de friture dans des bidons. Lui ne roule qu'avec ça, et moi je pourrai couper mon gasoil à 30% sur la route de l'ouest, où les prix du petrol atteignent des sommets. Ensuite on s'est dit aurevoir et je suis parti pour Adélaïde, en route pour de nouvelles aventures !

22 mars 2010

Et on pick, pick, pick ... toute la journee

{Nuriootpa - Barossa Valley}

Salut a tous

Ca y est, le festival se termine, et moi je pense serieusement a chercher du boulot, histoire de renflouer un peu les caisses qui se vident tellement vite, mais aussi pour faire quelques reparations sur le 4x4 avant d'aller sur la cote ouest.
Le Mardi suivant le festival, je passerai la journee a me renseigner sur Internet, sans succes. Ma seule piste est que Zacharie, un pote du lycee qui est lui aussi en Australie, a trouve du travail en grape-picking (recolte de raisins) a Nuriootpa, dans la Barossa Valley. Mais impossible de le contacter. Je decide alors de partir pour Nuriootpa le lendemain, pour voir si j'arrive a glaner quelques infos sur place. Je rencontre aussi Guilhem, un autre francais qui cherche lui aussi du boulot.

IMG_2909

 

Le lendemain, apres m'etre faufile dans le backpacker pour faire une bonne lessive et un petit dej' gratuit, je met les bouts pour Nuriootpa. Mais a peine parti, l'embrayage du 4x4 (qui etait deja un peu faiblard depuis Melbourne) a definitivement rendu l'ame. Apres plusieurs feux rouges a ne pas pouvoir demarrer faute de pouvoir passer la premiere, je me pose en urgence au premier garage que je vois. En expliquant mon probleme et le fait que j'ai tres peu d'argent, que je voyage et que je m'apretait a partir, le sympatique garagiste me fait une fleur : il fait la reparation dans la journee et pour seulement $400 (pas cher pour un embrayage). Donc en fin d'apres-midi, je peux partir et arrive quelques heures plus tard a Nuriootpa. Ne sachant pas trop ou aller, j'apercois un van typiquement backpacker sur un parking. Alors je vais directement les voir pour demander quelques tuyaux. C'est des francais (pour changer) et ils travaillent eux aussi dans les vendanges. Ils me filent les numeros des contractors qu'ils avaient trouve lors de leur recherche de boulot. Ici, ca marche uniquement par contractor : c'est lui qui t'embauche, generalement au black, et qui nous dispatche ensuite sur les differentes fermes, selon les besoins, m'expliquent-ils. La plupart des contractors proposent aussi un hebergement, en general a l'arrache chez eux, moyennant finance. Peu de temps apres Guilhem et sa copine Eve nous rejoignent. Et on passera la soiree avec Alex, Flo et Lilian.

Le lendemain, Guilhem et moi appelons les fameux contractors chacun de notre cote, sans reponses positives pour l'instant. Puis on est alle visiter Tanunda, la "capitale" de la Barossa Valley, fameuse pour son influence allemande lutherienne. Apres avoir jette un coup d'oeil aux quatres eglises lutheriennes, qui n'ont rien d'exeptionnel, il ne restait plus grand chose de gratuit a voir. Alors que Guilhem et Eve sont partis vers une autre region vinicole tenter leur chance, moi j'ai ete a un look-out qui surplombe la region, avant de mettre un peu d'ordre dans mes affaires. Le soir, je retrouve Alex, Flo et Lilian apres leur journee de travail, et je commence a suivre leurs petites habitudes : on mange a l'aire de barbeque ou je les ai rencontre (la "cuisine"), puis on migre vers l'une des ovals (terrains de cricket) d'un des bleds de la region pour dormir le soir.

IMG_2990     24184_1375123414517_1124785979_31138114_7909964_n

 

24184_1375123454518_1124785979_31138115_6830568_n

 

Le Vendredi je glande toute la journee a la bibliotheque en attendant les reponses des contractors. Le soir, je revois les francais et fait la connaissance avec Henrik, Daniel et Timmy, trois suedois qui ont ete embauches la veille par la meme contractor qu'Alex, Flo et Lilian. Le Samedi, ils partent tous ensemble faire le tour des wineries et gouter aux vins de la region. Pendant ce temps, j'essaye de reparer ma musique, sans succes. Le soir on s'organise un barbeque renforce de biere tous ensemble, mais j'en louperai la moitie, car Jackie, la contractor des autres, m'appelle pour un "entretient". Elle me donne rendez-vous a un pub du coin, ou je me rends promptement. Elle arrive avec presque une heure et demie de retard, me laissant largement le temps de me faire embarque par les australiens du pub dans des parties de billard copieusement arroses. Alors elle arrive et m'expose les conditions. Ok, je commence le lendemain a 11h avec les trois francais et les trois suedois qui faisaient la fete sans moi au barbeque. Inutile de preciser que je les ai rejoint avec quelques grammes dans les poches.

IMG_3005     12425_383534878655_547453655_3610865_5223474_n

 

IMG_3016    24184_1375123814527_1124785979_31138123_4097441_n

 

Le Dimanche je pars avec les autres pour mon premier jour de fruit-picking. Le boulot est plutot facile et le boss John, un biker (motard) barbu d'une cinquantaine d'annees est tres sympa. On verra tout de meme quatre redbacks dans la journee, ces celebres araignees venimeuses qui aiment bien se nicher entre les grapes, avec les pinces oreilles et d'autres bestiolles. A la fin de la journee, les fermiers arrivent avec des bieres fraiches bien appreciees. Quelques bieres plus tard, ils nous proposent de les acompagner au grape crushing (ecrasement du raisin). Nous acceptons avec entousiasme. Ce sera une tres chouette apres-midi, nous permettant de voir de l'interieur comment ils produisent le vin, dans une ambiance tres conviviale puisque les fermiers boivent (beaucoup) de biere tout en travaillant (meme leur transpalette a un porte gobelet !) et repondent a toutes nos questions, tout en insistant pour feel free (ne pas se gener) pour se servir dans leur frigo. Je pourrai vous expliquer comment ca se passe en detail, ce grape-crushing, mais je prefere montrer la video de Flo qui ferait palir d'envie la chaine Arte.

Puis la semaine commence et je ferais la rencontre avec les autre grape-pickeurs de l'equipe de Jackie. Le Lundi, elle ira a l'hopital car elle s'est fait mordre par une white-tailed (une autre araignee venimeuse), et on ne la verra plus de la semaine. Et la semaine se passe comme ca... on pick, on mange, on dort, on pick, on mange, on dort...

Le Samedi suivant, les autres retournent faire du Wine-tasting (goutage de vins) dans les wineries, mais moi je reste a le bibliotheque. Oui, vous l'avez devine, je n'aime pas le vin, et meme les meilleurs vins australiens de la Barossa Valley ne me convainquent pas, c'est comme ca. Le soir, on reitere le barbeque-biere, cette fois accompagnes de Guilhem et Eve qui sont revenus dans le coin ou ils ont finalement trouve du boulot, chez un autre contractor.

Le lendemain, alors qu'on glande a l'oval, je retrouve Zac, mon pote du lycee, avec sa copine Marianne. On se rappelle les bons moments et on se raconte nos experiences australiennes. Le soir, je le retrouverai chez son contractor ou il loge, pour une soiree "jeu du loup-garou" avec ses collegues de picking.

IMG_2957

 

IMG_2964     IMG_2966

 

12425_383534888655_547453655_3610867_1007385_n    12425_383536108655_547453655_3610891_6206941_n

 

 

 

9 mars 2010

Les musiques du monde a l'autre bout du monde

{Adelaide}

womadelaide

Salut tout le monde

Je suis donc arrive a Adelaide. Je me reveille le Vendredi, profite du petit dej' offert par l'hotel. Une bonne douche chaude plus tard (he oui, je n'ai que des douches froides ou des baignades dans des creeks depuis un mois), je descend dans la rue juste au moment ou un contractuel met des PVs. Comme j'etait gare en zone interdite, je bouge vite fait mon 4x4. Comble de la malchance, j'accroche un peu le van de deux allemands en faisant mon creneau. Je leur promet de payer la reparation dans la journee. Apres m'en etre occupe, je me gare encore une fois dans un petit quartier residentiel ou le stationnement est gratuit pour pas me faire remarquer. Le reste de la journee, je m'occupe de plusieurs choses, notament de la garantie de mon appareil-photo. Ensuite je vais me balader en ville.
Adelaide est, comme les australiens aiment l'appeller, une big-town city, pour signifier quelle ressemble plus a un gros bourg qu'a une vraie ville. En effet, les gratte-ciels etincellants caracteristique des villes australiennes sont aux abonnes absent. La city forme une parfait carre et est entouree de parcs. La ville se vante d'etre la capitale des arts et de la culture. Cela est vrai dans un certain sens. Un nombre impressionnant de festivals viennent s'ajouter au WOMADelaide, notament le Fringe Festival. Aussi, dans Rundle Mall jouent plusieurs troupes de spectacle de rue tous les soirs, et il y a apparament un nombre impressionant de galeries d'art. Mais tout cela reste ce que j'appelle de la culture politise, car pour la plupart, c'est organise par la ville ou sponsorise par quelques puissantes societes. En me promenant dans Hindley Street, la rue reputee pour sa vie nocturne, je n'ai pas du tout senti ce que j'ai pu sentir a Melbourne, ou a Byron Bay. Ce sont des pokies (bar a poker), des clubs ou des pub' classiques. Bref, on ne sent pas d'effervessence artistique "spontanee". Il existe surement des bars sympa ou les artistes se retrouvent, mais ce n'est pas aussi evident qu'a Melbourne. La preuve, je ne les ai pas trouve.
Le soir, j'allais jusqu'au lieu du festival jetter un coup d'oeil. Mais j'en avais deja plein les pattes et il s'est mis a pleuvoir. La pluie a le don de me mettre de mauvaise humeur, specialement quand je suis a des milliers de kilometres de la Bretagne dans le South Australia, repute pour etre "the driest state in the driest country" ( l'etat le plus sec du pays le plus sec du monde ). Je suis donc vite rentre me coucher.

Adelaide    cannonst

 

adelaidecafe      festistate

 

hindleystreetpokies     rundlemallartists

 

Le lendemain apres midi, je me dirige a l'entree du festival. Le temps est toujours maussade, mais il ne fait pas froid. Une fois les invitations recuperee (un grand merci aux Babylon Circus !), j'entre sur le site, et comme on me l'avait dit, c'est gigantesque. Je marche a droite et a gauche voir les differentes scenes. L'ambiance est tres differente du genre de festivals auxquels j'ai l'habitude d'aller en France. Ce n'est pas un festival associatif fait par des jeunes et pour des jeunes. Non, c'est une grosse organisation qui organise des WOMAD partout dans le monde et qui s'adresse a tous les publics. Les "seniors" avec leur parasol (qui sert de parapluie) et leur petit banc portable remplacent les hordes de jeunes alcoolises. Un nombre impressionant de gamins avec les parents qui les surveillent tant bien que mal. Bref, certainement pas un endroit pour se defoncer et ecouter des musiques endiablees, et c'est pas plus mal comme ca. En revanche, pas facile de nouer des contacts avec les autres festivaliers (un des avantages de l'alcool, peut etre). Je passerai donc un bon moment seul. Puis il a commence a pleuvoir, de plus en plus fort, alors je suis alle sous une des seules tentes du festival, celle des the chai, ou se pressaient deja beaucoup de monde. C'est sous cette tente que je vois passer devant moi Seiji, un japonnais-australien rencontre a Byron Bay par le biais d'Antoine. Quelle surprise de le retrouver la, au milieu de 5000 personnes !
Plus tard arrive l'heure des Babylon Circus de jouer. Ils ont pete le feu et on vraiment mis de l'ambiance. Ils avaient deja conquis un petit noyeau de fans lors de leur dernier passage en Australie, et j'ai meme reussi a lance un "une autre" general, qui les a bien surpris.

womad1

 

babylon      lineup

 

Mais c'est le lendemain que j'ai pu leur parler un peu plus apres le concert, et rencontrer par la meme occasion Clara et Gilles-Yann, deux francais en demi-tour du monde. Soiree sympatique, mais je rentrerais plus tot, fatigue par le rythme infernal de ce festival. En effet, les bon groupes sont legions, et, bien qu'ils jouent deux fois chacun, on se retrouve tres vite a enchainer les concerts, et comme il y a plusieurs scenes, je ne vous dis pas l'etat des jambes apres 3h. Mais j'ai pu revoir les Skatalites, qui commencent a etre un peu fatigues, mais aussi Eliades Ochoa, le dernier survivant du Buena Vista Social Club (mythique), ainsi que le legendaire Ravi Shankar et sa fille Anoushka. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il est considere comme le meilleur joueur de sitar du monde, et a notament enregistre les influences orientales sur certains morceaux des Beatles. C'etait un concert assis, et ils ont emmene les esprits des 2000 personnes assises devant eux dans une reverie merveilleuse avec un seul morceau qui a dure une heure, en totale improvisation ! J'ai aussi decouvert un groupe de Melbourne, appelle VulgarGrad, qui joue des vieilles chansons de voleurs russes. Mais le meilleur, c'était bien le dernier groupe de cloture, les Yamato - Drummers of Japan, des percussionistes japonais, un peu à la tambours du bronx, mais d'une qualité et surtout d'une précision incroyable. Si vous avez l'occasion de les voir, ne les loupez pas, peu importe le prix, il s valent le détour !

ravishankar    anoushka

 

 

 

5 mars 2010

La Great Ocean Road

{Adelaide}

Salut les copains !

Je me preparais donc a partir pour Adelaide, et ce en empruntant la celebre Great Ocean Road. C'est une route qui longe la cote sud-ouest du Victoria, en direction d'Adelaide. Citee par n'importe quel guide touristique, elle fait partie des incontournables de l'Australie, avec Ayers Rock et l'opera de Sydney. Meme si je suis un peu allergique a suivre les directions donnees, je vais quand meme m'y arreter, car de toutes facon je passe par la et ca ne me coute pas un centime.
Mais avant ca, je m'arrete a Geelong pour le lunch a fin de rencontrer Adelmar, le frere de Waldemar, un bresilien qui m'avait heberge a Rio de Janeiro. Adelmar vit depuis 16 ans en Australie. Alors que nous n'avions discute que par email jusqu'a present, le fait de se parler de vive voix lui a permis de mieux comprendre qui j'etais, et il n'a pas cache son etonnement quand a mon jeune age et ma debrouillardise. En tout cas, il m'a clairement invite a repasser dans le coin, sera qui sera tres bon pour moi car il est musicien dans un groupe et connait pas mal de chose de la scene musicale de Melbourne et ses environs.
Ensuite je suis reparti, et quelques heures plus tard, j'etais sur la fameuse Great Ocean Road, mais encore loin de ses principales attractions. Je passerai la nuit dans une merveilleuse, isolee et tranquille aire de camping du Cape Otway National Park.

Le lendemain, apres avoir passe la matinee a me perdre sur les pistes du parc encore une fois tres mal indiquees, je retrouve la Great Ocean Road, et cette fois m'arrete aux principaux look out, qui sont les fameux 12 apotres et d'autres formation rocheuses sculptees par la mer. Les 12 apotres sont des bouts de falaises devenus des ilots escarpes du a l'erosion du limestone (encore cette roche calcaire) dont est composee toute la cote. Les autres sites montraient des arches de roche et d'autres falaises du meme type.
Je dois avouer que j'ai ete un peu decu, ces formation rocheuses ne meritant certainement pas tout ce ramdam. Premierement, j'ai deja vu des endroits tout aussi spectaculaires en Australie ou en Bretagne, ou j'avais l'avantage de ne pas etre accompagne de la nuee de touristes bermuda/tong, dont la grande moitiee etaient des asiatiques avec des appareils photos (surement les memes qu'a la Tour Eiffel). Je vous jure, j'avais l'impression que tout le monde me devisageai a chaque endroit ou je m'arretais. Peut etre du fait que mon 4x4 n'avait pas d'autocollants de l'agence de location, ou de ma "coupe de cheveux" excentrique. Mais le plus probable etait que j'etais le SEUL en jean et en chaussures, sans lunettes de soleil, et surtout, sans appareil-photo. Puis a la tombee de la nuit, je me suis arrete sur une aire de repos juste avant la frontiere du South Australia, ou j'ai rencontre deux francais, qui avaient des problemes avec leur van. On a donc passe la soiree a se raconter nos pannes et galeres en en rigolant.

great_ocean_road

La route etait tres agreable

12apotres      lochard

    Les fameux 12 apotres                                    Une Rock Arch

great_ocean_road_tourist_1

Mais voila une photo bien plus realiste

Le lendemain, je reprend la route, passe tres vite la frontiere, et sur les conseils d'autre backpackers, m'arrete a Mount Gambier pour picniquer devant le Blue Lake. Dans le cratere d'un ancien volcan, je ne sais plus quel phenomene geologique fait que l'eau de pluie de la region s'infiltre a travers un limestone specifique a la region pour le remplir, donnant a l'eau cette couleur bleue intense, d'ou le nom. Je doit avouer que c'est vraiment d'un bleu profond, plus bleu que tout ce que j'avais pu voir avant.
Alors je me remet en route. La route est longue, droite et monotone (je n'ai toujours pas de musique), mais je me console avec le paysage. Alors que jusque la les payasage etaient encore tres europeens, avec des colines verdoyantes, ou tropicaux, tres ressemblants avec ce que j'ai pu voir au Bresil, c'est different depuis que je suis en South Australia. Sur ma droite s'etendent d'immenses plaines jaunies et desolees, a perte de vue, ou quelques maigres moutons broutent de ca et la. C'est peut etre moins beau, mais ca a le merite d'etre totalement nouveau pour moi. Je me sens enfin dans l'Australie que je suis venu chercher : chaude, seche et immense. A ma gauche defile l'interminable Coorong National Park, qui est une tres longue barriere de dunes qui protege un reseau de lacs sales, pour la plus part asseches ou vivent et se reproduisent d'innombrables especes d'oiseaux. Sur les parties assechees se forme une grosse croute de sel, ce qui donne vraiment l'aspect d'un desert de sel.
A la fin de la journee, j'arrive enfin a Adelaide et me pose au Cannon Street BackPackers, extenue.

blue_lake

L'impressionant Blue Lake de Mount Gambier

coorong     southaustralia

Le Coorong National Park a gauche                            Et les plaines immenses a droite

2 mars 2010

Quelques jours a Melbourne la merveilleuse

{Melbourne}

Bonjour les gens !

Je reprends donc mon recit ou je m'etais arrete, c'est a dire dans un parc de Melbourne.
Je me reveille au son des entrainements sportifs ultra-matinaux des australiens. Et j'ai passe la journee du Samedi a me balader dans la city, entre les nombreuses eglises et cathedrales, en passant par Chinatown et en utilisant la seule ligne de tram gratuite (horriblement commentee). Meme si la city reste comme toutes les autres city et les enseignes tout aussi similaires, il y regne une ambiance differente. J'ai trouve plusieurs petites boutiques interressantes, alors que je deambulais entre les grandes rues, coupant par les petites ruelles.
Des ruelles, c'est tres important dans une ville. Toutes les villes en ont, mais certaines les utilisent comme simple acces a des parkings souterrains et depots de poubelles de restaurants, alors que d'autres vont laisser fleurir ces petites boutiques et restaurants qui n'auraient pas eu leur place entre les magasins luxueux des grands boulevards. A Melbourne, ce n'est pas encore les ruelles tortueuses et pleines de vie du quartier Bouffay a Nantes, mais elles sont suffisament petites pour s'y sentir a l'aise, et suffisament animees pour s'y sentir en securite.
Et puis la population est plus variee, plus melangee qu'a Sydney, et les styles vestimentaires plus recherches et eccletiques, moins fashion. Puis je suis retourne dans Brunswicks Street, ou je me sens vraiment bien, les immeubles sont rares et pas tres hauts, les boutiques debordent d'imagination pour se faire remarquer. Les maisons sont anciennes et colorees, certainement du style de je ne sais quelle reine d'Angleterre, et on immagine tres bien des artistes vivant dedans, les quittant pour aller retrouver leurs collegues a la terrasse d'un des nombreux cafes, ou aller acheter un livre dans un des second hand bookkeeper. Bon, vous l'avez compris, j'aime bien cette ville.
Alors j'allais au bar Open siroter une biere en ecrivant mon carnet de voyage. C'est la que, parmis d'autres clients est entre un homme d'une cinquantaine d'annees, le visage marque d'experience, une barbe grise d'artiste et surtout un beret rouge mis sur le cote. Il portait une chemise avec des papiers et est alle prendre un verre et discuter avec d'autres clients a l'arriere du bar. Je l'oublie vite et continue d'ecrire. Apres quelques temps, alors qu'il sortait du bar, il me remarque, s'avance vers moi et me dit avec un accent etranger : "Et toi ! En train d'ecrire dans un bar de Brunswick Street !" avant de s'assoir juste en face. Il m'explique qu'il est hongrois et que tout le monde l'appelle Budapest, et il me pose des questions sur moi, d'ou je viens et qu'est-ce que j'ecris. Il parait emerveille a chaque reponse. Puis il m'explique qu'il est realisateur et qu'il cherche des donations pour un petit film qu'il projette avec des amis. Je lui repond que je n'ai pas d'argent. Avant de partir, il essaye de me convaincre de faire le tour des editeurs de la ville pour publier mon histoire. J'essaye de lui expliquer que je suis bien trop novice, que je n'ai pas l'ambition de publier quoi que ce soit et que je suis bien trop feignant : j'avais deja accumule pres d'un mois de retard.
Apres avoir mange, je suis retourne a mon 4x4, et les deambulations de la journee m'ayant extenue, je me suis endormi sans meme m'en rendre compte, loupant du coup un Samedi soir a Melbourne et d'apres David, une soiree memorable au Bar Open.

ruelle

En voila une ruelle qui me plait !

tram      melbourne_china_town

    Un tram de Melbourne                                                     Chinatown         

Le Dimanche, je passe la matinnee a me ballader encore une fois dans la city, puis je retrouve Luis, un bresilien qui etudie a Melbourne dont son ancien colocataire, que j'avais rencontre a Byron, m'avait donne le contact. Nous sympathisons vite et il me donnera quelques tuyaux sur Melbourne.
L'apres midi, j'ai revu Budapest au Bar Open et lui pose un peu plus de questions sur son film, mais il ne veut pas me devoiler grand chose. Je fini par lui donner $4 de donation. J'aurais mon nom dans les credits, et il insiste pour que je mette "ecrivain" comme occupation. J'ai prefere mettre "voyageur".
Plus tard, je ne resiste pas a l'envie et fini par acheter un livre dans une de ces librairies pittoresque. C'est mon premier livre en Anglais et il parle de l'epoque des hippies, narrant de maniere un peu fantaisiste une periode de la vie de Kesey, l'auteur du celebre "Un Vol au Dessus d'un Nid de Coucou".
En debut de soiree, je rencontre un groupe de francais qui m'entrainent a un concert punk dans un bar. Mais l'entree est payante, et le groupe avait presque fini, je refuse poliment et m'en retourne au bar Open retrouver David qui est avec sa copine Maeva. On passe un soiree tranquille a discuter avec plusieurs autres gens du bar.

2ndhandbooks

Un de ces Bookshops tres attirants

Le Lundi, je revois Luis, qui me propose genereusement de rester chez lui si je repasse a Melbourne au cours de mon voyage. Le reste de la journee je passe des appels, envoie des emails et me prepare a partir pour Adelaide, dans le South Australia. En effet, je dois arriver a temps pour le festival de musiques du monde, le WOMADelaide ou j'ai une inviation gratuite offerte pas les Babylon Circus, qui y jouent. Je croise encore une fois Budapest a la terrasse d'un cafe, j'arrive a lui arracher le sujet de son film : ca va parler de l'evolution de Brunswick Street depuis les annees 70, ou elle etait a l'apogee de sa "bohemitude", a nos jours.
Le Lundi soir, Brunswick Street a un tout autre visage : c'est calme, les bars ferment tot (10h-11h) et on se croirait a la Roche sur Yon. On boit un verre avec David et Maeva avant de se dire au revoir. Je me couche tot, il y a de la route qui m'attend !

brunswick2

brunswick1         Brunswick3

     Brunswick Street                                                Un de ces magasins loufoques

Publicité
Publicité
1 2 3 4 > >>
Publicité